Nicolas content ?

J’imaginais un ancêtre hilare, bravant l’adversité le rire aux lèvres, jalousé pour son humeur égale, à jamais joyeuse.
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’appris que l’orthographe de mon patronyme n’avait pas fait exception à la règle : une coquille s’était immiscée !
« Content » s’écrivait jadis « Contant ».
Biffant aussitôt les facéties de cet aïeul, je me réfugiai dans la triste consolation d’avoir échappé à la lignée d’une douteuse arithmétique : « Comptant ».
Je décidai de me ressaisir.
Après tout, si cela devait compter, autant que ça conte !
L’histoire n’avait plus qu’à commencer…


Les rouages du dedans s’encastrent plus ou moins bien dans les dents du dehors.
Il arrive que ça grince.
Vous savez… ce bruit, ce crissement du sarcasme, du rire ou du cri étouffé.
A moins que ça hurle !

Perpétuel frustré, autodidacte travailleur et créatif par ignorance, le temps manquera toujours pour en laisser filer.

1962, Caudéran à Bordeaux, pas de travers, pas de passé, juste présent… on participe !
Ecrire sans répit depuis 40 ans, entre Créteil, Paris, Grenoble et finalement Lyon, pris dans le flot d’une double vie, publicité le jour, musique la nuit.

Eté 1988, saison exécrée, mais patiente découverte le long d’un fleuve et d’une rivière : une ville idéalement secrète. Le quartier est ouvrier, la Croix-Rousse et ses bistanclaques, le bâti transpire.

2011, vingt années de publicité tissées, nouveau cap, autres messages : la profession devient musique, le temps un tempo.

Des parenthèses difficiles rendront aiguisé, parfois tranchant, le regard sur les pairs.
Dans les mirettes et plein les ouïes, s’acoquine le jeu des mots comme celui des notes, la vie est une pitrerie désarmante.
Misanthrope, amoureux, cynique, taquin, fougueux, solitaire, le poète a le blues intrépide.

Rire ou pleurer, pour apprécier cette plume, il va falloir apprendre à rirer… ou pleurir.