Œuvrier

Ces terrains vagues où l’on trouve tant de secrets enfouis.
Les herbes folles en sont les étendards, les vents et les pluies viennent les caresser, les déchirer, les imbiber.
Il s’agit alors de creuser, plume aiguë, à la recherche d’antans, de graines de demain et de présents éconduits.

Je rencontre lors de ces fouilles des âmes sensibles, des êtres aux mains pleines, que je serre au plus près, qui à leur tour me cernent et m’obligent.
Ces personnages et moi cheminons au fil des pages, récits, poésie, pensées, saillies, billets…

Si la sueur se respecte, mes cadences sont loin des chaînes.
Je me suis libéré pour une tâche indélébile : écrire.
L’œuvrier s’établit alors, il sillonne, bêche, plante et retourne sans relâche ce terreau qu’est l’imaginaire.

Et naissent des ouvrages.